Message de l'administrateur provisoire Thomas Clay - 21 septembre 2020

Chères étudiantes, chers étudiants,

Chères et chers collègues,

Si la rentrée a déjà eu lieu pour un certain nombre d’entre vous, ce sont les plus importantes cohortes d’étudiants et de nombreux enseignants qui regagnent ce matin l’université. C’est donc notre grande rentrée.

Ainsi que j’ai pu vous le dire et vous l’écrire déjà à plusieurs reprises, cette rentrée est, à bien des égards, particulière. Comme je m’y étais engagé dans mon premier message du 2 septembre, je souhaite vous rendre compte régulièrement de mon action et de l’avancement de ma mission. Ce jour de rentrée en fournit une nouvelle occasion.

La rentrée 2020

Nous avons fait le choix collectif d’une rentrée en présentiel. Cette décision a été prise avant l’été, sur demande de la communauté enseignante, et répond à l’exigence première de permettre à une université de jouer le rôle qui est attendu d’elle, à savoir être un lieu d’enseignement et de recherche de haut niveau, le lieu de l’universalité, de l’ouverture au monde et aux autres, de l’échange et du débat, où chacun, quelle que soit sa situation, trouve les outils et les moyens de sa réussite. Dans cet esprit, les étudiants sont ainsi invités à venir assister physiquement à leurs cours, certains enseignements pouvant être dispensés de manière hybride ou alternée selon l’organisation propre aux composantes. En complément, la direction du Système d’information et des Usages numériques (DSIUN) a travaillé sans relâche tout l’été, et je les en remercie infiniment, pour que tous les amphithéâtres de l’établissement soient équipés de systèmes de captation permettant aux étudiants qui le souhaitent de suivre leurs cours à distance. Cela devrait mécaniquement réduire l’affluence dans les locaux et permettre même parfois aux distances de sécurité de s’installer. Le déploiement de ces outils sera terminé dans les prochains jours, permettant ainsi à nos 27 amphithéâtres de bénéficier d’équipements de très grande qualité, qui serviront, j’en suis certain, à nombre d’entre vous, enseignants et étudiants.

L’accueil physique des étudiants et des personnels ne saurait cependant être maintenu sans condition dans le contexte actuel, et qui plus est au regard de la réalité de nos sites. Le protocole sanitaire, que vous avez reçu il y a désormais un certain temps, fixe des règles de fonctionnement qui doivent être strictement appliquées pour la santé et la sécurité de tous : il est impératif de porter le masque, partout, tout le temps, en toutes circonstances, les gestes barrières et les sens de circulation doivent être respectés. Nous sommes d’ailleurs l’un des rares établissements à avoir fait le choix de fournir des masques à tous les membres de notre communauté. Chaque étudiant s’est vu ou se verra donc remettre un masque en tissu réutilisable. De nombreuses autres mesures ont été prises (gestion efficiente des flux, plexiglass, désinfection, aération, fin anticipée des cours, début retardé, ascenseurs condamnés ou limités, affichettes partout, lingettes et bonnettes partout, etc.), bref, tout ce qui pouvait être fait l’a été pour assurer la sécurité sanitaire de tous.

Il est donc important de ne pas se laisser impressionner par des discours exagérément anxiogènes, ni par les incessantes volte-face de ceux qui ont exigé avec fracas le présentiel absolu — lequel a nécessité des investissements importants — pour exiger maintenant le distanciel pour tous, avec la même assurance. Je conçois parfaitement que le contexte qui prévaut en cette rentrée et les incertitudes générées par la situation sanitaire nationale soient source d’inquiétudes et d’angoisses pour un certain nombre d’entre nous. Toutefois, avec cette pandémie, et comme dans toute tempête, il est plus que jamais nécessaire de garder notre cap et notre sang froid. Comme dans toute crise sanitaire, le pragmatisme et l’adaptabilité doivent nous servir de guide. Aucune solution automatique ne saurait être arrêtée a priori. Tout est affaire de contexte et de contraintes particulières (en termes de bâtiments, de nombre d’étudiants, de niveau d’études, etc.). Or, justement, à ce jour, 11 cas déclarés d’étudiants positifs à la COVID-19 sont recensés dans l’université (sur 43 000) et 3 personnels (sur 2 500). Tous ont été immédiatement placés en septaine et deux formations ont été suspendues. Au regard de ces seuls cas très rapidement pris en charge, il n’y a aucune raison à ce stade d’adopter de manière indifférenciée et brutale la règle du « tout distanciel », dont, au surplus, les étudiants très majoritairement ne veulent pas. La rentrée s’est d’ailleurs parfaitement déroulée ce matin même au bâtiment Pierre-Mendès-France (Tolbiac). Cela ne veut pas dire qu’il ne faudra pas sacrifier au distanciel si la situation se dégrade et nous travaillons évidemment déjà au plan à suivre le cas échéant afin d’anticiper. Ce sont des sujets sérieux qui ne doivent pas être instrumentalisés à des fins politiques ou surenchères électorales, en cette période de pré-campagne interne. Soyez assurés que nous sommes en contact permanent avec l’ARS qui est la seule à avoir l’autorité scientifique pour décider, et que nous suivrons évidemment ses recommandations.

Il n’empêche que l’inquiétude est réelle, et que nous ne pourrons surmonter cette période difficile qu’avec le concours de tous. C’est la raison pour laquelle je tiens non seulement à remercier ici les services centraux de l’université qui ont abattu un travail considérable, en particulier la direction du Patrimoine immobilier, la direction de la Prévention, de la Sécurité et de l’Environnement, la direction de l’Enseignement et de la Vie étudiante, la direction du Système d’information et des Usages numériques, ainsi que la directrice générale des services bien sûr, mais aussi tous les membres de mon cabinet, arrimés à leur tâche, et bien évidemment les directeurs et responsables administratifs de toutes les composantes, tous admirables dans l’adversité et avec lesquels la collaboration est aussi nécessaire que fructueuse.

Je rappelle enfin, pour en terminer sur ce point, que la procédure à suivre en cas de symptômes ou de contact avec une personne testée positive à la COVID-19 est minutieusement décrite et disponible sur le site internet de l’université, ainsi que sur l’intranet. Des référents COVID-19 sont prévus dans toutes nos structures : UFR, instituts, bibliothèques et tous autres composantes et services de notre université (liste référents COVID des personnels) (liste référents COVID étudiants). De manière générale, il ne faut pas hésiter à consulter le site internet de l’université qui contient beaucoup d’informations, y compris celles qui, souvent, sont réclamées par ceux qui reprochent d’être mal informés. D’autant que ce site internet a été totalement modifié et modernisé le 15 septembre, et qu’il est encore plus ergonomique.

Enfin, je le précise également à l’attention des étudiants : vous ne serez pas pénalisés de vos absences en TD en cas de situations vous obligeant à vous confiner chez vous. Cela va de soi.

Instances et dialogue social

Dès ma prise de fonction j’ai sollicité une rencontre avec les différents syndicats, au travers de leurs représentants élus dans les conseils centraux de l’université ou au CHSCT. Je verrai demain les élus au comité technique. J’ai également rencontré tous les directeurs des services centraux, les directeurs des UFR, les directeurs des instituts et des services communs et bibliothèques, les responsables administratifs des composantes, et les élus aux trois conseils, dans une série de réunions aussi intéressantes qu’indispensables tant je suis convaincu par la nécessité d’avancer ensemble. Et de nouvelles réunions sont déjà programmées à intervalles réguliers et resserrés jusqu’à la fin de mon mandat. J’ai ainsi entendu les questions, parfois les inquiétudes et le dialogue a été constructif, n’en déplaise à ceux qui ont boycotté ces rencontres ou qui n’ont pas été conviés car ils ne sont pas élus, et qui tentent de passer par des circuits parallèles d’un autre âge. À ce jour, contrairement aux contre-vérités ici ou là assénées, je confirme que, bien sûr, tous les syndicats ont été invités à me rencontrer. Et les élus de ces syndicats seront désormais reçus individuellement à partir d’aujourd’hui.

Ceux qui ont accepté ce dialogue m’ont fait part de leurs revendications et de leurs préoccupations, dont certaines ont été immédiatement mises en œuvre. Pour ne prendre que quelques exemples : la bonne application de la charte de l’étudiant salarié, sur laquelle l’attention a été appelée par un syndicat étudiant car elle est compliquée cette année du fait de la seconde session en septembre, l’amélioration des conditions de la recherche, la formation des référents COVID-19, la communication renforcée sur certains sujets, la nécessité d’une campagne d’emplois dynamique, etc.

Le conseil politique, organe de dialogue et de débats, a été constitué dès ma prise de fonction et est aujourd’hui un lieu d’échanges libres et constructifs, où les opinions et les convictions s’expriment, pour contribuer à orienter l’action de mon équipe. Je sais que cette structure hors hiérarchie a pu surprendre, et je suis toujours étonné que dans une université on critique un forum de discussion libre, surtout quand il est destiné à compenser l’isolement du dirigeant principal et à le nourrir d’idées.

Mais le conseil politique ne contourne en rien les instances centrales représentatives de l’université, garantes de son bon fonctionnement démocratique, auquel vous le savez je suis profondément attaché. Elles seront réunies normalement à partir des prochaines semaines, selon un calendrier qui a été communiqué aux élus de ces conseils. Et pour être plus transparent encore, ce dernier est en ligne sur le site de l’université.

Par ailleurs, le comité électoral consultatif de l’université se réunira au début du mois d’octobre afin que nous puissions déterminer ensemble les modalités du processus électoral qui est devant nous et définir son calendrier, qui aboutira le jeudi 17 décembre à l’élection de la nouvelle présidence. Ainsi que je l’ai annoncé, j’ai rencontré début septembre les représentants des trois listes candidates, et les ai assurés de l’intégrité du scrutin et de l’impartialité de l’administration provisoire à ce sujet, ce qui a été parfaitement reçu. A noter d’ailleurs que le scrutin se déroulera vraisemblablement par voie électronique puisque le décret l’autorisant est en cours de signature. Cela donnera à nos élections un tour inédit, et une participation probablement sans commune mesure, offrant ainsi au prochain président ou à la prochaine présidente une légitimité renforcée.

Chargés de mission et autres nominations

Comme indiqué dans mon précédent message, la caducité des charges de mission rattachées à la présidence m’a amené à recomposer l’équipe des chargés de mission suite à l’appel à candidatures. Après étude approfondie des projets reçus, et discussions collégiales, les chargés de missions nommés sont les suivants :

  • M. Pierre BONIN, chargé de mission Condorcet ;
  • M. Alain DUPLOUY, chargé de mission Patrimoine mobilier et immobilier ;
  • M. Thierry KOUAMÉ, chargé de mission Bibliothèques ;
  • Mme Anne-Marie LEROYER, chargée de mission Égalité femmes-hommes, harcèlement et non-discrimination ;
  • M. Guillaume SIMIAND, chargé de mission Communication ;
  • M. Jérôme VALLUY, chargé de mission Pédagogie numérique

Cette dernière mission est nouvelle : elle est notamment destinée à anticiper l’aggravation de la situation sanitaire afin d’adapter et d’améliorer au plus vite nos méthodes d’enseignement et de transmission des savoirs. On trouvera une copie intégrale de la lettre de mission ici.

Par ailleurs, M. Grégoire LOISEAU a été reconduit dans sa fonction de médiateur de l’université, M. Farhad AMELI est nommé directeur du Campus Port-Royal et M. Dominique ROUSSEAU, professeur émérite, président de la commission des statuts.

Les deux vice-présidents étudiants qui n’ont pas démissionné conservent enfin naturellement leurs fonctions et le dialogue avec eux est d’ailleurs très constructif.

Je tiens à remercier vivement chacun d’entre eux pour leur engagement et leur implication au service de l’établissement.

Ressources humaines

Les mois que nous avons traversés ont mis en lumière un certain nombre de difficultés et ont imposé à plusieurs de nos collègues un important surcroît de travail. La reconnaissance de l’investissement des uns et des autres au service du collectif et de nos usagers est à mon sens indispensable. L’ensemble des responsables consultés à ce sujet partage cet avis.

C’est pourquoi je souhaite que soient reconnus les initiatives et les efforts de chacun et encourager ainsi l’amélioration de nos pratiques et du service public que nous rendons. Un chantier va être lancé très prochainement visant la mise en place d’un mécanisme de valorisation qui doit en passer également par la rémunération. Nombreux sont ceux qui dans notre université proposent, innovent avec nul autre objectif que celui de l’intérêt général. Ces personnes méritent dans les faits la reconnaissance de l’institution.

Un autre nouveau chantier sur lequel j’ai demandé à la direction des Ressources humaines de travailler est celui de la mensualisation des vacataires. Trop de collègues effectuant des heures d’enseignement se trouvent confrontés à des difficultés ou retards de paiement, les laissant parfois dans des situations de précarité considérable, avivées en cette période de crise. Cette situation est injuste et il n’est pas normal que celui qui travaille ne reçoive pas immédiatement la rémunération correspondante. Des solutions doivent m’être proposées dans les prochains jours, l’objectif est de permettre cette mensualisation dès cet automne.

De même, c’est l’ensemble des calculs des services des enseignants-chercheurs qui fait actuellement l’objet d’une vérification, laquelle fait apparaître des réelles anomalies qui devront être corrigées et compensées, notamment lors de la campagne d’emplois.

Enfin, comme annoncé dans mon message de rentrée, pour revenir sur le plagiat dont a été victime notre université, le rapport de l’enquête administrative interne que j’ai diligentée et dont le périmètre n’exclut personne sera rendu le 30 septembre. Dès lors, je prendrai les mesures préconisées, en lien avec les instances de l’université, pour éviter que cette situation qui entache l’honneur et la réputation de notre institution se reproduise.

D’autres enquêtes sont en cours sur des services dysfonctionnels de l’université, sur lesquels je serai amené à m’exprimer prochainement, après consultation des intéressés.

Pour terminer, je tiens à nouveau à rendre hommage au Professeur Dominique Kalifa, tragiquement décédé le 12 septembre dernier. Au-delà de ce drame terrible, l’émotion suscitée par le décès de cet historien de renom montre douloureusement que notre université regorge de talents exceptionnels, connus et reconnus par leurs pairs et à travers le monde, qui ne sont pas toujours les plus actifs sur les réseaux sociaux, et qui sont évidemment un exemple et un modèle à suivre. Les talents ne manquent pas à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dans toutes les disciplines. Sachons en profiter et les mettre en valeur.

Encore une fois, très bonne rentrée à toutes et à tous.