Étudiant

Théo, le volley dans la peau

Théo Garnon est volleyeur de haut niveau et étudiant, une dualité rendue possible grâce à l'Unité d'enseignement des activités physiques et sportives (UEFAPS) de l’université qui abrite depuis quelques années en son sein la section athlète de haut niveau (AHN).

Théo Garnon, 20 ans, est actuellement en troisième année en licence de gestion-finance au sein de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Comme une vingtaine d’étudiants, il a la particularité d’être considéré comme un sportif de haut niveau et fait partie de la section AHN rattachée à l’UEFAPS. Si son quotidien est rythmé par ses entraînements avec le centre de formation et l’équipe pro du Paris Volley, il ne se résume pas uniquement à sa dimension sportive En effet, Théo construit aussi, dans ses études, un projet professionnel autour de sa licence et de la découverte du monde de l’entreprise.

Tutoyer ses rêves

Pour lui, originaire de la région parisienne, le volley était une évidence. “Cela va faire seize ans que je fais du volley. Mon frère est entraîneur professionnel d’une équipe féminine et mes parents ont tous les deux été joueurs professionnels de volley. J’ai baigné depuis tout petit dans ce sport, c’était un peu le destin.” Cette tradition familiale du volley-ball conduit Théo aux portes de l’équipe professionnelle d’une des dix meilleures équipes françaises  dans ce sport.

Quand on lui demande ce qui le caractérise sur un terrain, Théo se définit d’abord comme compétiteur : “C’est un rêve éveillé que je suis en train de vivre, d’allier sport et études [...] On est aussi sur le terrain pour gagner et en tant que sportifs professionnels, nous sommes payés pour le faire.” Il se rapproche aujourd’hui toujours un peu plus de son rêve : jouer dans la salle Charpy du Paris Volley devant 1 500 personnes.

Garder la tête froide

Théo évolue au poste de libéro. Son rôle consiste à défendre et à assurer la réception des frappes adverses. Il lui a été attribué en raison de sa “petite taille” de 1 mètre 87, dans un sport où il faut aller chercher les ballons très haut et où il est nécessaire d’être très athlétique, à l’image du basket. “Je subis beaucoup, je peux pas aller au contact avec les adversaires comme certains joueurs qui peuvent attaquer au filet ou même servir. Moi je ne fais pas ça, donc je subis mais il faut que je garde la tête froide car je ne dois pas me rater derrière, c’est mon job.”

Pour en arriver là, Théo a intégré dès le lycée le Centre de ressources et d’expertise de performance sportive (CREPS), un établissement regroupant plusieurs sports répartis en pôles, dont le pôle espoir de volley. Il en existe 8 en France comportant chacun 12 des meilleurs joueurs régionaux de son sport. Une fois son bac en poche, sur les conseils de ses proches, Théo savait qu’il était important de poursuivre ses études à l’université : “Ici, nous avons des joueurs qui sont jeunes et qui n’ont pas fait d‘études. On sait qu’une carrière de volley dure jusqu'à 35 ans à peu près et qu’il faut rebondir derrière. Beaucoup de sportifs s’orientent vers la filière STAPS, moi cela ne m’intéressait pas, je voulais voir le monde de l’entreprise. Si je valide ma dernière année de licence, je pourrai évoluer pleinement vers le haut niveau et entamer un master à la suite de cette éventuelle carrière.”

Vivre un quotidien hors-norme

Un double projet qui l’a amené à candidater à la section AHN de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en réalisant les démarches avec ses parents pour l’intégrer. Comme l’indique Théo, cette section connaît actuellement un développement important : “J’observe qu’il y a de plus en plus de choses qui sont mises en place pour les étudiants de la section. On fait des réunions entre nous[...] c’est très varié, certains pratiquent de l’équitation, du canoë, du tennis etc. et on partage nos expériences.”

En dehors des terrains, Théo est friand de voyages, de jeux vidéo, de styles musicaux comme l’électro ou le rap. Il consacre aussi le temps nécessaire pour voir ses amis malgré un quotidien hors-norme : “C’est important de voir ces amis que je me suis fait au collège, au lycée ou encore ici à l’université et qui ne sont pas dans le sport pour sortir un peu de ce milieu.”

Avec une dizaine d’heures d’entraînement par semaine et des matchs le week-end, Théo bénéficie d’une certaine flexibilité pour ses créneaux consacrés aux études avec des cours au centre Panthéon. “J’ai pu adapter mon emploi du temps lors de ce deuxième semestre, j’ai cours les lundis, mercredis et vendredis matins. J’ai aussi pu m’inscrire dans plusieurs groupes de TD différents pour que cela coïncide avec mes contraintes extra-universitaires.” Des aménagements qui lui permettent de poursuivre dans de bonnes conditions ses deux projets professionnels, et d’allier présent et futur.

Avec la ferme volonté de devenir volleyeur professionnel, Théo a un objectif à court terme, ce qui ne l’empêche pas de penser à son futur et à son après-carrière sportive dans le monde de l’entreprise.

3 questions à Vanessa Ertus, référente de la section AHN

La section AHN est pensée pour les étudiants de haut niveau, comment l’UEFAPS les accompagne ?

L'UEFAPS intervient principalement dans l'organisation des études (suivi administratif et pédagogique), c'est-à-dire dans l’aménagement des emplois du temps avec la possibilité pour les étudiants de la section de choisir les TD en fonction de leurs programmes sportifs ou de demander le report d'un examen pour cause de compétition.

Plusieurs dispositifs sont mis en place à leur attention  :

  • tutorat pour les étudiant en L1 et L2 ;
  • accès à une préparation physique ;
  • accompagnement pour obtenir  une chambre universitaire ;
  • organisation de conférences de préparation mentale ;
  • bonus de notation dans la moyenne d’un semestre en participant aux compétitions universitaires.

Toutes les formations sont-elles compatibles avec cette section ? Combien d'étudiants ce dispositif représente-t-il ?

La plupart des cursus sont compatibles avec la section AHN. Dans le cas contraire, avec l'accord de l'UFR concerné, et au cas par cas, il est possible d'étaler la licence de l'étudiant.

Pour l'année universitaire 2021-2022, nous comptons 29 étudiants dans notre section.

Quels sont les critères à remplir pour pouvoir postuler au sein de cette section? Quelles sont les étapes d’une candidature dans la sélection d’un candidat ?

Pour prétendre au statut AHN, l'étudiant accepté à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne doit être inscrit sur les listes nationales du ministère des Sports et doit constituer un dossier étudié par la Commission de la section.