Projet

Hors les murs : un programme solidaire entre l’université et le monde culturel

Avec la crise sanitaire, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne souhaite renforcer ses liens avec les lieux culturels en créant un partenariat inédit pour permettre aux étudiants de se les réapproprier.

Joëlle Farchy, directrice de l’École des médias et du numérique de la Sorbonne (EMNS) et responsable du programme pilote Hors les murs, revient sur la genèse de ce projet et ses objectifs.

Comment est né le projet Hors les murs ?

Le projet est né dans le contexte très particulier que tout le monde connaît. Comme mes travaux de recherche portent sur les industries culturelles, je suis amenée à beaucoup côtoyer les professionnels du secteur. À la rentrée, lorsque la jauge de 50 % nous a été imposée, je voyais combien la crise sanitaire touchait violemment les établissements culturels comme l’université. Je voyais aussi comment, dans les deux cas, les outils numériques étaient source de richesse et d’inventivité mais atteignaient des limites.

Détresse des étudiants, des artistes, qui ont besoin d’interactions, de contacts humains... De cette ambiance morose et du constat que l’université et les milieux culturels partagent beaucoup de points communs – non seulement conjoncturellement mais aussi de par leur rôle dans le débat d’idées et l’expression de la diversité des points de vue – est née progressivement le programme Hors les murs : dessiner ensemble, entre monde de l’éducation et monde de la culture, un horizon plus réjouissant.

À qui s’adresse-t-il et quels sont ses objectifs ?

L’université dispose d’une grande richesse : des jeunes, que malheureusement elle accueille avec des contraintes de locaux fortes. Parallèlement, ces jeunes, très consommateurs de culture numérique à domicile, se détournent de nombreux lieux culturels, et dans ces lieux, les représentations, les activités laissent des plages horaires inoccupées.

Partant de ce constat, l’objectif du programme Hors les murs est de promouvoir une double circularité entre l’université et les lieux culturels. D’un côté, l’établissement culturel accueille des étudiants pour y suivre leurs cours habituels. De l’autre côté, l’université redistribue des places fournies par l’établissement culturel. Le programme pilote s’adresse, pour les premières expériences dans les lieux culturels, à nos étudiants de M1 et M2.

Comment souhaitez-vous voir évoluer ce programme dans les prochains mois ?

Lorsque j’ai commencé à en parler, tout d’abord en interne à l’université, puis auprès des premiers établissements culturels, du ministère de la Culture, de la Mairie de Paris, à chaque fois, l’accueil a été enthousiaste.

Puis, il y a eu le second confinement qui a plongé tout le monde dans l’expectative. Compte tenu des dernières annonces gouvernementales, je pense que nous pourrons mener des expériences pilotes début 2021 avec les premiers établissements culturels partenaires.

Si le projet est né dans un contexte conjoncturel particulier, son objectif est bien de participer à renforcer, dans la durée, le lien entre éducation et culture, dans le cadre d’une politique plus large de démocratisation culturelle. Au terme des premiers retours d’expériences, nous verrons comment le faire évoluer et monter progressivement en puissance.

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