En avril, l'École des arts de la Sorbonne fait bourgeonner la création
Le 28 mars dernier, la galerie Michel Journiac accueillait le vernissage de l'exposition A Room of Our Time proposée par Opia Kolektiva, un collectif composé de dix-sept étudiants en master 2. L'évènement s'inscrit dans le cadre des Journées Journiac – dédiées aux pratiques de la performance à l’École des arts de la Sorbonne – qui constituent l'une des nombreuses manifestations artistiques du Printemps de la création de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
À l'extérieur quand l'on remonte la rue des Bergers en direction du centre Saint-Charles, un texte sobre se découpe sur les vitres de la galerie Michel Journiac : A Room of Our Time en hommage au professeur Lázló Moholy-Nagy. Juste avant l'entrée, une rupture visuelle et une première incursion dans la proposition artistique de l'exposition avec un aperçu de la Period Room de Solveig Burkhard – inspirée par les musées d'anthropologie – qui reconstruit un univers marqué par le trauma ou les effets d'une quelconque apocalypse à venir.
La théorie et la pratique
À l'intérieur du cube blanc de la galerie, la scénographie réalisée par les dix-sept étudiants du master 2 sciences et techniques de l'exposition, réunis au sein du collectif Opia Kolektiva pour mener un projet curatorial en parallèle de leurs enseignements, fait la part belle à des espaces destinés à contextualiser les œuvres présentées. Durant sept mois, ils se sont organisés entre eux « pour incarner les différents rôles de l'écosystème d'une exposition. Je comparerais volontiers leur activité à l'exemple d'un laboratoire où la recherche se pratique en actes, en commun, dans une écologie des relations et l'interaction entre les savoirs et les expériences, la théorie et la pratique, le sens critique et la part sensible, la passion, le plaisir de faire et les difficultés à résoudre », s'enthousiasme Christophe Viart, directeur du master 2.
Côté étudiants, Yacine Navenot se félicite de la gestion du projet par le collectif alors qu'elle enchaîne les visites commentées à l'occasion du vernissage. Parents, amis, enseignants, étudiants et amateurs d'art contemporain déambulent en écoutant avec attention celle qui se destine au métier de commissaire d'exposition.
« Nous avons conçu A Room of Our Time comme une exposition en deux chapitres, le premier ayant lieu à la galerie Michel Journiac dans le 15e arrondissement, le second se tenant au Sample à Bagnolet. Notre volonté était de toucher différents publics en sortant notamment de Paris et en nous rapprochant d'un tiers-lieu culturel. L'exposition se tenant au Sample explore plus la relation au corps quand celle de la galerie Michel Journiac s'attarde sur la question de l'objet », explique Yacine.
Un printemps aux couleurs de la création artistique
En effet, l'École des arts de la Sorbonne inaugure cette année le Printemps de la création qui déploiera onze projets artistiques pluridisciplinaires dans huit lieux jusqu'au 24 avril. Destinée à célébrer la création émergente, cette manifestation a été portée pendant plusieurs mois par deux cents étudiants et coordonnée par Anaïs Feyeux (historienne de l'art et maîtresse conférences – Institut ACTE). Le résultat de ce travail au long cours ? Des formats qui se répondent pour offrir des expériences originales : expositions, festival de performances, spectacles vivants, soirées cabaret... La diversité de ces propositions constitue autant d’invitations à découvrir le dynamisme de la jeune création. Cette première édition, financée en partie par la contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC), est également une preuve supplémentaire que l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne s'investit en tant qu'actrice de la Cité.
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