Le docteur Prudhomme, au plus près des étudiants
Médecin urgentiste et spécialisée en gynécologie, Muriel Prudhomme a travaillé au sein de différentes collectivités locales. Tout au long de sa carrière, elle a dirigé plusieurs structures de santé, dont l’hôpital Pierre Rouquès - Les Bluets à Paris. En 2021, elle quitte la Ville de Paris et devient médecin-directrice du service de santé étudiante (SSE).
Le SSE est un service partagé entre plusieurs universités : Paris Cité, Sorbonne Nouvelle et Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Une trentaine d’établissements du supérieur y sont également associés. Ce service propose des consultations dans de nombreux domaines. Prévention et soin en sont les maîtres-mots. En évoluant à la tête du SSE, Muriel Prudhomme a choisi de revenir vers un public qu’elle apprécie particulièrement, les étudiants.
Pourquoi avoir décidé de travailler avec les étudiants ?
Muriel Prudhomme : J’ai beaucoup travaillé sur la santé de la nouvelle génération. Je travaille sur les questions de violence et de psychotraumatisme subis par les jeunes. Étant en fin de carrière, cela m’intéressait de revenir auprès d’un public avec lequel j’aime travailler et avec qui il y a beaucoup de projets possibles.
En quoi consiste le SSE ?
Muriel Prudhomme : Ce SSE est issu de la volonté de trois universités de mettre en œuvre une politique commune de santé en faveur des étudiants, ce qui est assez novateur. En mutualisant les forces de plus d’une trentaine d’établissements du supérieur, nous avons davantage de ressources. Cela permet aussi de gérer un centre de santé, et donc d’avoir une offre de consultation plus large.
Comment un étudiant peut-il vous solliciter ?
Muriel Prudhomme : Il faut prendre rendez-vous sur Doctolib, quel que soit le type de consultation. Mais en cas d’urgence, un étudiant peut toujours se présenter auprès de nos professionnels.
Pour quelles raisons peut-il venir vous voir ?
Muriel Prudhomme : Si un étudiant est porteur d’un handicap ou d’une maladie chronique, il peut venir nous voir pour bénéficier d’un aménagement d’études et d’examens. Nous avons également une demande importante d’accompagnement concernant la santé mentale, notamment depuis la crise sanitaire. Si un étudiant n’est pas bien, s’il subit beaucoup de pression, s’il se sent seul, il peut consulter nos psychologues ou bénéficier du chèque psy étudiant. Nous proposons, avec le centre de santé, des consultations de médecine générale, de gynécologie et bientôt de tabacologie et de nutrition. Il est aussi possible de faire, sans rendez-vous, des dépistages pour les infections sexuellement transmissibles et d’avoir des moyens de contraception d’urgence. Financièrement, c’est difficile pour beaucoup d’étudiants. Nous faisons donc en sorte qu’ils n’aient pas d’avances de frais à faire.
Quels sont les projets à venir pour le SSE ?
Muriel Prudhomme : L’objectif pour 2023 est de créer des antennes du centre de santé au sein des établissements. Une des premières réalisations sera au centre Pierre-Mendès-France où les étudiants pourront avoir des consultations en santé sexuelle avec une sage-femme dès janvier. Nous avons également un projet en sport santé, où le sport est envisagé comme un complément de traitement à une maladie chronique. Cela a des effets bénéfiques importants. Les maladies chroniques que nous avons identifiées dans le cadre de ce projet sont la souffrance psychique et l’obésité. Les étudiants rencontrent le médecin du sport, puis bénéficient de séances individualisées avec des éducateurs sportifs. C’est un engagement de douze semaines, renouvelable. Cela commence en novembre. Puis, nous allons travailler sur la remise au sport pour lutter contre la sédentarité afin d’aider les étudiants à trouver l’activité physique qui leur plaît. Nous avons également des projets concernant la prévention sur la santé sexuelle, mais aussi sur les addictions.
Si vous aviez un message à faire passer aux étudiants, quel serait-il ?
Muriel Prudhomme : Il faut venir nous voir. C’est un âge où souvent, les étudiants apprennent à s’occuper seuls de leur santé. Nous sommes là pour les aider à apprendre à gérer leurs risques et à préserver leur santé. En consultant, ils rencontrent des praticiens qui ont fait le choix de travailler auprès d’eux. Nous sommes une structure créée pour eux et pour les accompagner. Il ne faut pas hésiter à nous solliciter.