Avant le printemps, l’EAS bourgeonne déjà
Ces dernières semaines, les manifestations scientifiques et artistiques se sont multipliées à l’École des arts de La Sorbonne (EAS). De la galerie Journiac aux salles de travaux pratiques, toutes les facettes de la création artistique s’étaient donné rendez-vous au centre Saint-Charles et ce n’est pas fini...
Un samedi matin de mars comme un autre, grisaille et giboulées au programme. Pourtant, l’effervescence est perceptible devant les grilles du numéro 47 de la rue des Bergers dans le quinzième arrondissement. Ce 2 mars, le centre Saint-Charles accueille non seulement la journée portes ouvertes de l’École des arts de la Sorbonne, mais également la deuxième édition de l’exposition collective En pratique. Au rez-de-chaussée, les lycéens qui souhaitent intégrer la filière arts plastiques dans quelques mois cherchent, accompagnés de leurs parents, le chemin de l’amphithéâtre où leur sera présenté cette filière. Les équipes pédagogique et administrative du centre, les services de l’université présents ainsi que les étudiants ambassadeurs sont aux petits soins et répondent avec le sourire aux nombreuses sollicitations de celles et ceux qui espèrent s'inscrire ici – le bac en poche – dans quelques mois.
Exposer la pratique artistique étudiante
Non loin de là, Aurélie Herbet, maîtresse de conférences en arts plastiques et responsable de la licence en arts plastiques à distance, court d'un étage à l'autre et n’hésite pas à proposer aux visiteurs d’un jour de déambuler dans le centre pour découvrir la deuxième édition de l’exposition En pratique. Organisée grâce au soutien de la CVEC, elle réunit une cinquantaine de projets artistiques sélectionnés et exposés dans les ateliers de l'EAS par les étudiants, de la licence 1 au doctorat, toutes disciplines confondues. Peintures, installations, projets graphiques, vidéos, films, travaux en sérigraphie, photographies... Cet instantané des réalisations des étudiantes et des étudiants, sélectionné avec minutie reflète la richesse de la création artistique soutenue par Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Les étudiants eux-mêmes assurent le commissariat d'exposition avec la fierté, pour certains d'entre eux, de présenter leurs œuvres à leurs parents.
Minimalisme versus maximalisme
Et dire que quarante-huit heures avant, l'École des arts de la Sorbonne vivait encore à l'heure du peintre Michel Parmentier dont l'œuvre singulière avait été mise à l'honneur durant un mois à la galerie Journiac. Cette ultime journée de l’exposition s’articulait autour d’un événement scientifique en deux volets, soutenu par l’Institut ACTE et l’association Michel Parmentier. Peinture et cinéma y ont été associés : d'abord, avec l’exposition de la peinture 20 janvier 1994 et la projection du film documentaire de Bernard Bloch 304 cm x 308 cm (Presque le silence) puis, avec une rencontre-débat intitulée « Ce silence nous regarde Une œuvre, un film – 1994 » sur la rencontre entre deux médiums – la peinture et le cinéma – en présence du réalisateur et sous l'égide d'Agnès Foiret-Collet, maîtresse de conférences à l'Institut ACTE.
Cet après-midi exceptionnel, à laquelle assistaient de nombreux étudiants de master mais également des proches de Michel Parmentier, a permis d’éclairer l’approche artistique de ce dernier mais aussi les coulisses de la réalisation du film qui avait suivi la création de l’œuvre justement exposée à la galerie Journiac. Alors que le film ne présente quasiment aucun dialogue, Bernard Bloch n’a pu s’empêcher de révéler, non sans humour, que « Michel Parmentier avait aimé le film à 80 % mais qu’il il le trouvait encore trop bavard. »
Si le peintre revendiquait un minimalisme pictural, l’École des arts de La Sorbonne était, pour sa part, en ce début mars, décidée à multiplier les initiatives. Ainsi, du 6 au 8 mars, se tenaient les Journées Journiac, un évènement foisonnant qui rassemblait étudiants, artistes-enseignants et professionnels. Programmées par Véronique Verstrate, co-responsable de la galerie Journiac, Meris Angioletti, Laurine Wagner et Inès Suzanne Zedan, doctorantes à l’EAS, cette cinquième édition a permis aux étudiants ainsi qu’aux artistes invités de présenter leurs performances artistiques ou encore d’animer des ateliers autour de la pratique artistique. Au-delà de ces bourgeons qui ont éclos en avance, l’EAS et la galerie Journiac marqueront l’arrivée officielle du printemps avec Contre-soirées. Cette nouvelle exposition, fruit d’une année de travail intensif réalisé par les étudiantes et les étudiants du master 2 Sciences et techniques de l’exposition réunis en collectif, proposera aux visiteurs de se créer une bulle à l’écart, un espace où chacun pourra se réfugier.
► En savoir plus l’exposition Contre-soirées