M. Charles Bodon

Affectation(s)

ED Philosophie : École doctorale de philosophie

ISJPS : Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (UMR 8103)

Domaines d'expertise

Nouveau réalisme Philosophie du numérique Ontologies informatiques Ontologie Métaphysique Réalité virtuelle Intelligence Artificielle Philosophie analytique Pragmatisme Herméneutique Philosophie du langage Philosophie de la technique

À propos de moi

 

Mes recherches portent sur les nouveaux types de réalisme auxquels les dispositifs numériques du Web soumettent ses utilisateurs, que ce soit à travers la réalité virtuelle, le Deepfake ou encore les réseaux sociaux. Plus particulièrement, je travaille sur la façon que ces dispositifs ont d'altérer notre rapport à la continuité spatiotemporelle, par exemple lorsqu'ils reproduisent différents contextes (proches ou lointains, réels ou fictifs) par images numériques et les font apparaître instantanément sur des écrans.

Je m'intéresse en cela aux différents procédés techniques et artistiques qui impliquent des intelligences artificielles génératives et tente de les mettre en rapport avec des usages sociaux, par exemple à travers l'usage d'agents conversationnels ou de modèle génératifs de textes et d'images. 

Corrélativement, je travaille sur les types de relations et de savoirs qui émergent des pratiques d'écriture et de lecture assistées par outils numériques (par exemple, par intelligence artificielle symbolique). À cet égard, mes recherches portent sur les notions de document, de grammatisation, et de transmédiation dans une perspective herméneutique. 

L'objectif étant, à terme, de critiquer les abus de langage autours des technologies numériques et, par l'analyse conceptuelle, de penser les nouvelles formes de rationalité qui se trouvent à l'oeuvre dans le couple réel-virtuel.

Pour cela, j'aborde cinq axes majeurs qui me permettent de traiter l'ontologie de l'interaction humain-machine : 1) la philosophie du langage et de la logique (dans une perspective pragmatiste héritée de Wittgenstein et Peirce), 2) le Nouveau réalisme, courant philosophique européen du 21e siècle qui tente de penser à nouveau frais la question du réel par une critique du postmodernisme, 3) l'anthropologie et l'histoire des techniques (à propos de l'écriture et la notion de "raison graphique" issue des travaux de Jack Goody), 4) l'ingénierie des connaissances (notamment à travers les ontologies informatiques et l'interdisciplinarité que ces technologies impliquent), ainsi que 5) la métaphysique des relations (tradition analytique orientale et occidentale, notamment chez Nishida et Whitehead).

Tout l’enjeu de mon travail de thèse consiste ainsi en une analyse conceptuelle de la notion de « connexion » : que signifient « se connecter » et « être connecté » à quelqu’un, une machine, un réseau, un espace virtuel ? Ceci, en visant à appliquer cette analyse aux enjeux sociaux, épistémologiques, et ontologiques que le dispositif technique du Web soulève au niveau de la perception, l'identité, la relation, et la signification.