M. Antoine Auve
Doctorant epes/ep recherche avec enseignement
Affectation(s)
Domaines d'expertise
Idéalisme allemand Philosophie allemande du XIXe siècle Epistémologie des sciences sociales Esthétique et philosophie de l'art allemandes
Recherche
Thèmes de recherche
Notre travail de doctorat entend interroger le rôle de la pensée de Hegel dans l’évolution de la philosophie post-idéaliste corrélative de l’émergence et du développement des sciences dites humaines, historiques, sociales ou « de l’esprit » – ce sera un des objectifs de la thèse d’arbitrer entre ces dénominations. La philosophie hégélienne propose dans une Science de la logique une critique et une refonte des catégories et formes de pensée traditionnelles, qu’elles soient celles de la métaphysique, de la logique ou de certaines sciences, afin de déterminer une nouvelle articulation du rapport entre la philosophie et les « sciences philosophiques » dont Hegel veut élaborer une Encyclopédie. Nous interrogeons le rapport de cette refonte dialectique et spéculative de la doctrine des catégories avec la distinction opérée par Hegel entre deux grands domaines de la réalité – la Nature et l’Esprit – et qui procède d’un long développement à travers l’idéalisme allemand ; plus encore, nous mettons en regard l’une de l’autre la refondation d’une doctrine universelle du discours logique avec la fondation d’une autonomie distinctive pour différents domaines d’objets s’organisant selon une normativité propre et irréductible au sein des domaines la Nature comme de l’Esprit. Nous interrogeons ainsi la co-constitution de la Logique et de la Realphilosophie. Nous suivons ensuite l’évolution de cette critique anti-réductionniste (principalement anti-naturaliste) de la doctrine universelle des catégories chez les penseurs post-hégéliens que sont Marx et Dilthey. Cela nous permet de mettre en parallèle les stratégies anti-réductionnistes de ces auteurs, cristallisées dans leurs critiques de la catégorialité, avec les reproches de réductionnisme (économique ou psychologique) qui leur sont couramment adressés, dans leur transformation du projet hégélien d’un réalisme à la fois holiste et régionaliste. Nous contrastons également à travers Marx et Dilthey deux épistémologies en apparence diamétralement opposées des sciences historiques (notamment dans leur rapport aux sciences de la nature, en interrogeant la définition et le rapport de termes comme « esprit », « histoire » ou « culture » dans leur opposition originaire commune à la « nature ») en les rattachant à un contexte épistémologique commun déterminé par l’héritage et la mise à distance simultanés de la logique hégélienne, sous l’influence du développement des disciplines anciennement intégrées à l’Encyclopédie des sciences philosophiques.
Responsabilités scientifiques
Création et coorganisation du Séminaire Hegel de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm : en 2018-2019 (la Phénoménologie de l’esprit) ; en 2019-2020 (Qu’est-ce qui est post-hégélien?) ; puis de nouveau à partir de 2022-2023 (L’historicité de l’esprit) ; en 2023-2024 (La doctrine du concept).
Sujet de thèse
Critique des catégories et logique des sciences historiques chez Hegel, Marx et DiltheyDirecteur de Thèse
Franck FischbachEnseignements
2022/2023 (Semestre 1) – CM de philosophie générale en L2 (domaine : La culture). Intitulé du cours : « L’histoire ». Descriptif : Ce cours s’est concentré de manière privilégiée sur la période moderne et contemporaine de la philosophie pour aborder les questions essentielles et concepts généraux de la philosophie de l’histoire : L’histoire a-t-elle un sens ? Peut-on penser un progrès dans l’histoire ? Quel statut accorder à la violence dans l’histoire ? Comment écrit-on l’histoire ? Quel rapport entre la philosophie de l’histoire et l’histoire comme discipline positive et science humaine ? Après une introduction consacrée à la genèse du discours et de l’épistémè de l’histoire dans l’Antiquité grecque, et à l’évolution de l’histoire se constituant en discipline tout en se pluralisant à partir du XVIIIe siècle, le cours a consacré une première partie à l’élaboration des notions d’historicité et d’anhistoricité, notamment à partir d’une critique de la tradition jusnaturaliste, avant d’aboutir à l’idée d’un excès d’historicité de l’époque contemporaine et à la critique des grandes philosophies de l’histoire. Une seconde partie a consisté à réélaborer de manière critique la notion de progrès historique, notamment comme index de l’intelligibilité de l’histoire et de la praxis humaines, chez Kant, puis chez Hegel.
2022/2023 (Semestre 1 et 2) – TD de Méthodologie en L1. Descriptif : Le cours de méthodologie a pour objectif l’acquisition des outils fondamentaux nécessaires à la réalisation des deux grands exercices académiques de philosophie : le commentaire de texte et la dissertation. La réalisation de ces exercices est aussi l’occasion de traiter la philosophie de manière thématique et appliquée, et de se constituer une culture de philosophie générale à partir de quelques notions et auteurs abordés au cours du semestre.
Publications
« Gérer les conflits. Le dépassement des oppositions chez Rousseau et Hegel », in La politique, éd. Christophe Giolito, éditions Lambert-Lucas, coll. « Notions », 2023, pp. 249-272.
Recension de : Karen NG, Hegel’s Concept of Life. Self-Consciousness, Freedom, Logic, New York, Oxford University Press, 2020, 319 p., in Revue de Métaphysique et de Morale, 2023/3 (N°119), « Chronique de philosophie moderne », pp. 451-453.
Compte rendu du Hegel-Kongress der Internationalen Hegelvereinigung 2023. Das Selbstverständnis der Philosophie und ihr Verhältnis zu den (anderen) Wissenschaften (Stuttgart, 7-10 juin 2023)., in Bulletin de littérature hégélienne XXXIII, Archives de philosophie, tome 86/4, Octobre-Décembre 2023.