Étudiant

Simon Rieth : de Paris 1 Panthéon-Sorbonne à Cannes

Ancien étudiant en cinéma à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Simon Rieth a été sélectionné pour la semaine de la critique à l’occasion du Festival de Cannes pour son long métrage Nos cérémonies. Il revient sur deux ans de tournage et son expérience cannoises.

Un travail de longue haleine

Âgé de 26 ans, Simon a grandi à Montpellier et a rapidement été attiré par le cinéma et plus particulièrement la réalisation. Dès l’enfance, il prend l’habitude de monter des courts-métrages. Après avoir obtenu son baccalauréat, il intègre une classe préparatoire option cinéma à l'université Paul Valéry (Montpellier 3) et continue de réaliser quelques films avec ses amis. Il monte ensuite à Paris et intègre  la licence 3 pratique et esthétique du cinéma à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne qui propose une formation pratique qui initie à la réalisation, à la production et à la postproduction sur des supports différents.

Au cours de sa  licence, avec des amis de classe préparatoire et de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Simon a pu créer l’association Silkface production qui a pour ambition d’obtenir des financements – notamment par le Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes (FSDIE) ou par le Crous–  afin de réaliser des courts-métrages à petit budget. Ils ont ainsi obtenu 15 000 € pour réaliser leur premier moyen-métrage (45 minutes) et ont décidé de le présenter lors de festivals et notamment au festival Côté court de Pantin. C’est lors de ce dernier que Simon rencontre la productrice avec laquelle il travaille aujourd’hui sur ses nouvelles réalisations. Il poursuit ses études en master à l’université et réalise un mémoire de fin d’études. Simon en ressort grandit, riche d'expériences et de rencontres. “J’ai pu rencontrer plein de personnes, j’ai créé un noyau d’amis avec lesquels j’avance encore aujourd’hui dans la réalisation de mes films. Au-delà de la théorie, j'ai beaucoup aimé pratiquer le cinéma, rencontrer des intervenants. J’ai vécu des moments inoubliables”, déclare-t-il.

Finalement, à l’issue de ses études, il commence à travailler en lien avec sa boîte de production, sur son premier long-métrage. Nos cérémonies parle d’un amour fraternel très fort et fusionnel. On suit deux frères de 18 et 20 ans. C’est une chronique d’été qui se passe à Royan. C’est un mélange de registres entre fantastique et tragédie”, explique Simon. Pour mener à bien ce projet, il a réalisé des castings sauvages pendant huit mois et a rencontré plus de 800 jeunes. S’en sont suivis sept mois de répétitions, de mise en scène, etc. Accompagné d’une équipe de soixante personnes, Simon est passé de la réalisation de court et moyen métrage à un budget de 15 000 € à la réalisation de long-métrage à 2 millions d’euros. “J’ai travaillé avec des gens en qui j’avais confiance. Ce qui est difficile, c’est de tenir sur la durée, d’avoir l’impression de stagner”, se rappelle Simon. C’est finalement au bout de deux ans et demi d’écriture, d’un an et demi de procédures pour obtenir le financement et d’un an de tournage, soit en tout et pour tout quatre ans, que le film Nos cérémonies voit enfin le jour. Avant sa sortie au cinéma, Nos cérémonies a été envoyé en festival et a finalement été sélectionné pour la semaine de la critique du Festival de Cannes.

 

Une semaine à Cannes

Sur 1 100 candidatures de films envoyées pour la semaine de la critique, seules sept ont été sélectionnées dont Nos cérémonies. Seul film français parmi les films choisis, cette sélection est déjà une victoire et une reconnaissance importante en tant que réalisateur pour Simon. “Peu importe les résultats, je suis vraiment reconnaissant que Nos cérémonies soit dans la semaine de la critique. C’est une vraie fierté, c’est fou. Pour l’occasion, toute l’équipe vient. On est une équipe assez jeune et on a vraiment envie de vivre ce moment et de voir le film pour la première fois à Cannes.”

Au cours de la semaine de la critique, Nos cérémonies a été diffusé six fois. Cette dernière s'est achevée le 26 mai par la cérémonie de remise des prix. “Cette sélection assure une visibilité au film et c’est très important, c’est un argument marketing en plus avant la sortie du film” explique Simon. Après une semaine de diffusion, de rencontres et d’émotion, c’est finalement La Jauría réalisé par Andrés Ramírez Pulido qui remporte le Grand prix. Simon n’en reste pas moins fier et heureux d’avoir pu vivre une telle expérience pour son premier long-métrage. “Pour moi, c’est un accomplissement. Après toutes ces années de travail, avoir la possibilité de montrer le film à Cannes dans de telles conditions dans des salles pleines de spectateurs, c'est une chance. L'équipe de la semaine de la critique était très accueillante et nous a accompagnés durant le festival, c'était très agréable et rassurant d'être avec eux”, déclare-t-il. Forte en émotion, il a partagé cette semaine avec l’équipe au complet et retient notamment un moment avec les deux acteurs du film : “Je suis resté à la première projection pour voir le film, j'étais assis dans la salle entre les deux acteurs principaux du film Raymond et Simon Baur. C'était la première fois qu'ils jouaient dans un film et qu'ils se voyaient sur un écran de cinéma, c'était extrêmement fort, on a pleuré ensemble pendant toute la durée du film.”

Après cette semaine intense, Simon ne perd pas ses objectifs de vue : la sortie de Nos cérémonies au cinéma et commencer l’écriture de son prochain long-métrage.