© Patrice Myotte-Duquet / Panthéon-Sorbonne
Recherche

Deux projets de recherche de l’université au salon Innovatives SHS

Axé sur la thématique de l’intelligence artificielle, le salon Innovatives SHS 2022 a mis en valeur le travail de trente équipes de recherche, dont deux rattachées à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Des travaux qui illustrent la capacité de la recherche en sciences humaines et sociales à innover et à répondre aux attentes de la société. 

Organisée par le CNRS afin de mettre en évidence la richesse et le potentiel de la valorisation en sciences humaines et sociales, la 5e édition du salon du Innovatives SHS s’est tenue les 18 et 19 mai derniers dans le hall du Grand Équipement Documentaire (GED) du Campus Condorcet. 

Renaud Gosselin, ingénieur d’étude au CNRS (UMR Trajectoires CNRS/université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), et Salma Mesmoudi, ingénieure de recherche à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, docteure en intelligence artificielle et informaticienne (Equipex MATRICE/CESSP), y étaient invités pour présenter leur projet de recherche – IspahanT et LinkRdata – auprès d’un public composé de scientifiques, d’acteurs politiques ou socioéconomiques et du monde associatif.  

IspahanT : une innovation dans l’étude les traces d’usure sur des objets anciens 

La tracéologie est une discipline qui étudie les microtraces d’usure présentes à la surface d’outils manufacturés en silex ou en os. Afin d’étudier ces microtraces, non plus seulement à travers leurs propriétés optiques (via un microscope), mais à partir de leurs caractéristiques chimiques, il est nécessaire d’avoir recours à une autre discipline expérimentale : la spectroscopie. Le projet IspahanT (Imagerie et spectroscopie appliquées à l’hétéromorphisme en analyse Tracéologique) vise à concevoir une nouvelle instrumentation combinant imagerie optique et spectroscopie. Le prototype présenté sur le stand de l’UMR Trajectoires répond à ces nouveaux enjeux et peut-être utilisé de façon autonome ou en association avec d’autres instruments. « Cette technologie brevetée est utilisée pour l'étude d'outils préhistoriques, mais elle pourrait avoir d'autres applications, dans l'industrie, pour l'analyse de surface de matériaux, ou en astronomie par exemple », précise Renaud Gosselin, son concepteur, qui a d’ores et déjà pris contact avec un industriel intéressé. 

Projet spahanT, Renaud GOSSELIN, Ingénieur d’étude CNRS (UMR Trajectoires CNRS/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) © Cyril Frésillon / Trajectoires / CNRS Photothèque

LinkRdata : une plateforme de visualisation de la littérature et documentation des données 

Mise au point par Salma Mesmoudi dans le cadre de l’équipement d’excellence MATRICE, la plateforme LinkRdata est dédiée au développement interdisciplinaire de la recherche sur des systèmes complexes. Elle permet à des scientifiques d’effectuer des méta-analyses automatisées de grandes quantités d’articles sur les bases cérébrales de la mémoire et de la cognition. La plateforme est le résultat de l’intégration de plusieurs bases de données : des connaissances cognitives (14 000 articles), génétiques (21 000 gènes) et anatomiques (un atlas topographique du cerveau). Pour Salma Mesmoudi : « Cette plateforme fournit une aide directe aux chercheurs et chercheuses dans leur bibliographie et l’interprétation de leurs résultats, ainsi qu’aux cliniciens pour orienter leur stratégie thérapeutique. » 

Ces deux projets, et l’ensemble de ceux présentés cette année au salon Innovatives SHS, démontrent que la recherche en sciences humaines et sociales innove en s’appuyant sur les services numériques – en particulier ceux utilisant l’intelligence artificielle – et en opérant un transfert de connaissances vers la société dans des domaines variés. 

► Plus d’information sur l’UMR Trajectoires de la sédentarisation à l'état (projet IspahanT) 
► Plus d’information sur l’Equipex MATRICE et la plateforme LinkRdata 

Salma MESMOUDI, PhD HDR en informatique et intelligence artificielle à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Equipex MATRICE/CESSP) © Patrice Myotte-Duquet / Panthéon-Sorbonne