Pascal Levy
Étudiant

Retour sur la semaine #P1PS Inclusion

L’édition 2022 de la semaine #P1PS Inclusion s’est terminée le 9 décembre. De nombreux temps forts ont permis de sensibiliser les étudiants aux différents aspects qui concernent cette thématique.

 

Des étudiants Dans le noir

Mieux comprendre les difficultés rencontrées au quotidien par les personnes malvoyantes ou non-voyantes, c’était l’objectif des animations avec le restaurant et espace sensoriel Dans le noir. Ils ont pu participer à des ateliers de sensibilisation, mais également des repas et des escape games plongés dans une obscurité totale. Ces expériences n’ont pas laissé les étudiants indifférents.

Elles et ils ont participé aux ateliers de sensibilisation...

Emma, étudiante en master 1 logique et philosophie des sciences : « Cette expérience a été perturbante. Étonnamment, je pensais que certaines choses seraient faciles, alors qu’une fois dans le noir, je trouvais cela très dur. Je pense notamment aux piles que nous devions mettre dans la télécommande. Il fallait choisir la bonne dimension et les mettre dans le bon sens. Quand je suis rentrée dans cet espace, j’avais l’impression que ce n’était pas sécurisant. J’ai perdu mes repères. Cette sensibilisation est très importante car elle nous permet d’être plus compréhensifs et de mieux comprendre ce que les personnes malvoyantes ou non-voyantes ressentent. »  

Sabrina, étudiante en master 1 logique et philosophie des sciences : « C’était déconcertant de ne rien voir. C’est une perte de repères. Mais au bout de quelques minutes, on commence à s’adapter. Progressivement, on fait confiance à d’autres sens comme l’ouïe ou l’odorat. Nous avons rencontré certaines difficultés pour des défis, en particulier celui des odeurs à reconnaître. Cette sensibilisation est très bien car nous sommes dans une situation réelle de quelqu’un qui ne voit pas. »  

...ou aux repas dans le noir

Margot, étudiante en licence 1 d’histoire : « C’était important de faire cette sensibilisation. J’ai pris conscience que, quand je mange, tout est dans le visuel. C’était également très intéressant d’être au contact de serveurs guides. Je ne savais pas qu’ils étaient non-voyants. Ils nous ont parlé de leur parcours et du fonctionnement du restaurant. C’était une expérience enrichissante. »

Jules, étudiant en licence 1 d’histoire : « Cette sensibilisation était très utile. Souvent, les sensibilisations reposent sur des explications, ce qui fait que nous avons du mal à imaginer la réalité de la situation. Ici, nous étions en immersion. Par une vraie activité physique, nous pouvons comprendre un peu mieux ce que cela implique d’être non-voyant. »   

Crina-Maria, étudiante en licence 1 de droit : « Cette expérience était incroyable. Quand nous sommes plongés dans le noir comme aujourd’hui, j’ai l’impression que toutes les sensations sont amplifiées. Je n’avais pas d’idée de ce que je mangeais. Ces ateliers sont super. Cette expérience était importante car nous avons pu ressentir par nous-même ce qu’une personne non-voyante peut éprouver au quotidien. »  

Des ateliers de sensibilisation avec Starting Block

L’association Starting block a également pris part à cette semaine en proposant une déambulation à la canne blanche. Ce fut l’occasion pour les étudiants d’apprendre à utiliser une canne en réalisant un parcours les yeux bandés, mais aussi de savoir comment guider une personne malvoyante ou non-voyante. Des jeux de société et une walking gallery ont également été organisés pour aborder le handicap invisible par cette association.        

Ils ont participé à la déambulation à la canne blanche organisée par Starting block au centre Lourcine

Tiago, étudiant en L2 de droit : « Cet exercice était très compliqué. J’étais vraiment perdu au début. Je ne savais plus où j’étais. C’était dur de se repérer. On utilise davantage nos autres sens, comme le toucher. C’est bien de faire cette sensibilisation et de se mettre à la place des personnes mal-voyantes pour prendre conscience des difficultés quotidiennes qu’elles peuvent rencontrer. »

Farah, étudiante en L2 de droit : « J’ai été guide pendant quelques minutes. L’étudiant que j’ai guidé a eu beaucoup de difficultés. Avant cette expérience, je ne me rendais pas vraiment compte des problèmes de mobilité qu’une personne non-voyante pouvait rencontrer au quotidien. Guider quelqu’un n’est pas facile. »   

Ayana, étudiante en L3 d’économie : « C’est plus compliqué que ce que j’imaginais. Je pensais que j’allais droit quand je marchais. Je déviais à droite. Les escaliers étaient un obstacle plus compliqué que ce que je pensais. J’imaginais que l’on pouvait monter facilement. En réalité, il faut faire attention à beaucoup de choses, dont la profondeur des escaliers. C’est intéressant de sensibiliser et d’apprendre comment aider les personnes non-voyantes également. »      

L’illustration scientifique pour parler des troubles dys

L’association Dysposey est également intervenue vendredi afin d’évoquer les troubles des apprentissages, en particulier la dyslexie. L’un de ses fondateurs, Arnaud Tetelin, était présent au centre Saint-Charles pour sensibiliser les étudiants à ce sujet.

Arnaud Tetelin : « Je suis très engagé dans la sensibilisation du public aux troubles des apprentissages, dont celui de la dyslexie. Avec Warren Boyeau, nous avons créé l’association Dysposey. Celle-ci est un laboratoire d’expérimentations plastiques qui a pour vocation de faire connaître et comprendre ce qu’est la dyslexie. J’utilise l’illustration scientifique pour expliquer et vulgariser des informations scientifiques. Lors de mon atelier de sensibilisation, les étudiants ont dans un premier temps été curieux de me voir dessiner, ce qui a pu déclencher des échanges et des explications sur la question des troubles dys. Certains ont accepté de réaliser des croquis pour tenter de représenter leurs propres visions de certains de ces troubles. Des étudiants m’ont dit que cela leur faisait du bien de pouvoir parler de ces troubles qui les concernent. Je suis profondément convaincu de l’importance de ne pas avoir peur d’en parler, à ses professeurs, ses proches, ses amis… l’entourage peut avoir un réel impact sur la réussite des étudiants. »