Étudiant

Hélène, une vie autour de l’équitation

C’est par un matin d’avril, à Sonchamp aux abords de Rambouillet, que l’on découvre l’écurie où s’entraîne Hélène Palmer. Étudiante en 3e année de licence de gestion-finance, Hélène appartient également à la section athlète de haut niveau (AHN) de l’université. Elle partage aujourd’hui sa passion pour l’équitation, sa pratique de ce sport mais aussi son quotidien d’étudiante et son ressenti à propos de la section AHN. 

Tombée dans la marmite de l’équitation dès le plus jeune âge

Bercée depuis toujours par des parents dont la profession ou les passe-temps sont liés à l’équitation et qui possèdent un élevage, Hélène n’a pas échappé à la tradition familiale. “C’est une passion familiale. Mon père a essayé de la transmettre à tous ses enfants. Il a monté toute sa vie. Je suis la seule à avoir décidé d’en faire mon métier mais nous avons tous baigné dedans d’une manière ou d’une autre. Ma mère est quant à elle vétérinaire chercheuse donc elle a aussi les pieds dedans. J’ai donc toujours été entourée de chevaux et ça a été assez évident pour moi de commencer à monter.” 

Étant la seule de la fratrie à avoir conservé cet attrait pour l’équitation, Hélène explique un choix évident pour elle : “Ça a toujours fait partie de mon quotidien. Quand on était petites avec ma soeur, il fallait nourrir les chevaux tous les soirs et participer aux soins. Cela faisait partie de mon quotidien et de celui de ma famille et contrairement à mes frères et sœurs, je suis restée dans une routine qui était déjà établie.” 

À l’âge de 12 ans, Hélène voit son père développer des problèmes de santé. Affaibli pour s’occuper des écuries au même rythme et sortir les chevaux, c’est Hélène qui prend le relais. “Quand mon père a commencé à avoir des problèmes de santé, je me suis retrouvé à devoir m'occuper et monter les chevaux de l'élevage [...] pour finir par faire les circuits juniors et jeune cavalier et monter les échelons.” 

À la quête d’une formation sur-mesure répondant à ses besoins et son emploi du temps 

Évoluant en haut niveau à sa sortie du lycée, Hélène cherche un moyen de concilier sa pratique de l’équitation avec son envie de faire des études. Au début, les recherches se sont révélées compliquées. “Je n’en ai pas entendu parler, j'ai eu beaucoup de mal à la trouver. En L1, je n’ai pas trouvé de moyen d’avoir un accès à cette section et j’ai fini par tomber dessus un peu par hasard”, explique-t-elle. 

Désormais au cœur de la section AHN, Hélène souhaite faire la lumière sur cette dernière pour permettre aux sportifs de haut niveau de poursuivre leur activité sportive en y incluant un projet professionnel avec l’université. “’C’est une section très utile, nous sommes très entourés : au niveau de l’emploi du temps, de l’accompagnement administratif… L’équipe intervient quand on a un problème avec des professeurs qui ne comprennent pas forcément qu’il s’agit d’un vrai programme et qu’on a un emploi du temps aménagé pour une bonne raison.”

La section AHN est aussi, pour elle, un espace d’échange. Un groupe de discussion sur WhatsApp permet aux étudiants de partager leurs résultats en compétition, de parler d’un événement et d’échanger au sujet de leurs sports respectifs. Plusieurs réunions sont aussi organisées dans l’année universitaire pour que les étudiants puissent exprimer leur ressenti à propos de la section. 

Pour aménager son emploi du temps, Hélène fait en sorte d’éviter les longs déplacements de l’université à son domicile en venant un jour dans la semaine, le lundi. “Le lundi, j’ai une journée de cours de travaux dirigés où je commence en fin de matinée [...] J’ai essayé aussi de ne pas commencer trop tôt pour pouvoir monter avant d’aller en cours. Donc le lundi, sur une semaine type, je me lève entre 5 et 6 h pour monter un de mes chevaux avant d’aller en cours.”

Cavalière de deux chevaux différents en compétition, la suite de la semaine varie en fonction du calendrier des compétitions : “Si je suis de concours jeunes chevaux, le mardi et le mercredi je vais sortir mon cheval de 5 ans, Lulu, et les concours du week-end pour mon cheval qui a 7 ans, Éthylique, ça me fait partir le jeudi soir ou le vendredi matin.”  Pour les semaines n’ayant aucun concours au programme, Hélène sort ses chevaux tous les jours et s’entraîne une à deux fois dans la semaine avec une coach spécifique. 

Regard sur un sport plus sécurisé mais devenu controversé

L’équitation est une discipline aussi spectaculaire que dangereuse lors des compétitions de sauts d’obstacles pour les chevaux et leurs cavaliers. Consciente du risque qu’implique la pratique de ce sport, Hélène se félicite de l’amélioration de la sécurité de la pratique avec l’aide de nouvelles technologies. “Oui c’est clair que c’est un sport qui est dangereux, on en est tous conscient quand on monte à cheval. Maintenant, il y a de plus en plus de technologies utiles comme l'airbag qui peut sauver la vie et éviter beaucoup d’accidents. C’est un gilet avec un petit cordon qui est accroché à la selle par une sangle et quand il y a séparation de corps, l’airbag explose. Des grosses chutes je pense que j’en ai eu mais un peu comme tout le monde, ça fait partie du sport. Il faut essayer de les éviter, de se protéger au maximum en montant avec une bombe, c’est une responsabilité qu’il faut avoir.”

Depuis le refus d’un cheval de s’élancer avec une cavalière qui l’a tiré au sort lors d’une épreuve de Pentathlon Moderne aux Jeux Olympiques de Tokyo, accentué par le mauvais comportement de cette dernière, l’équitation souffre d'une mauvaise image. L'épreuve sera d'ailleurs supprimée à partir de 2024. “Actuellement, c’est un sport qui est assez controversé. Il y a des vrais efforts à faire de la part des adhérents mais aussi de la fédération car l’image du sport n'est pas forcément la meilleure. C’est un problème car ce n’est pas représentatif du sport.  C’est important de faire un réel effort et si on ne s’y met pas vraiment, c’est quelque chose qui peut causer la perte de l’équitation.” 

Un projet professionnel au plus près des chevaux

Quand je suis rentrée à l’université, je n’avais pas vraiment de projets. Je me disais qu’il fallait que j’ai un bagage en plus que celui de cavalière. Parce que s’il se passait quelque chose, je ne pourrais pas juste me permettre d’être cavalière.” 

C’est en suivant ce raisonnement qu’Hélène s’est dirigée vers l’université pour suivre une licence de gestion-finance. Au fil de ces trois années passées dans ce cursus, elle a fait émerger un projet professionnel précis, toujours lié à sa passion.  "Je me suis beaucoup intéressée au marketing de l’innovation dans le cheval. C'est toute la communication autour et le moyen de présenter des produits innovants. Par exemple, on voit qu’on a de plus en plus d’outils technologiques comme les statistiques sur le mouvement du cheval. La communication dans le monde du cheval est parfois vieillissante. Et je me suis finalement énormément intéressée aux questions de marketing, de stratégie et ce qui tourne autour de la vente et du commerce dans le milieu équestre. J’ai donc construit un projet autour de ça.”

C’est dans cette dynamique qu’Hélène est parvenue à allier son quotidien d’athlète de haut niveau avec la construction d’un projet professionnel concret, avec l’équitation pour point commun.