Congrès du 100e anniversaire de l’Union Géographique Internationale : le temps des géographes

Le Congrès du centenaire de l’Union Géographique Internationale (UGI) s’est tenu à Paris du 18 au 22 juillet 2022 dans plusieurs lieux emblématiques de la géographie, dont le centre Panthéon et l’institut de géographie. Meilleure université française en géographie (première place au classement QS par discipline), l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne se devait de coorganiser et d’accueillir cet événement exceptionnel. Choisi pour piloter cette édition, le Comité National Français de Géographie peut se féliciter d’une magnifique réussite avec la participation de plus de 2 500 personnes issues de 100 nationalités différentes. Une édition qui a également célébré le grand retour des rassemblements « en présentiel », puisque sur les 2 500 participants « seulement » 200 d’entre eux ont suivi le congrès à distance.

Accompagner les sociétés dans l’analyse et la projection future des territoires

Les congressistes ont, pendant cinq jours, participé à des échanges et des débats scientifiques de haut niveau dans le cadre des 263 sessions réparties en conférences, présentations scientifiques et rencontres avec le public. Des expositions, des cafés géographiques, un concours de cartographie avec l’écrivain et géographe Michel BUSSI et un festival de documentaires ont complété le riche programme du congrès, dont le thème « Le temps des géographes » invitait à interroger l’articulation entre les dimensions spatiales et temporelles du cadre de vie des êtres humains et des non-humains et à examiner les grandes tendances de l'évolution de la discipline géographique et les différentes perspectives qui s'ouvrent à elle.

Organisée dans le grand amphithéâtre de la maison de l’Océan de l’Institut océanographique, lieu précurseur de la science d’exploration mondiale, la cérémonie d’ouverture du congrès a été l’occasion pour Christine Neau-Leduc, présidente de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, de rappeler l’excellente renommée de son université dans le domaine de la géographie et de souligner l’importance de cette discipline, science des territoires, pour comprendre et organiser les espaces en fonction des choix de société : « Aujourd’hui, qu’il s’agisse de la guerre à l’Est de l’Europe, de la question écologique ou énergétique, de l’avenir du climat ou des réflexions autour de notre société postpandémique, tous ces questionnements ne peuvent être compris ou tout du moins analysés sans tenir compte des aspects géographiques […] En plaçant la société au cœur de ses préoccupations depuis cent ans, l’UGI nous invite aujourd’hui à réfléchir au cent ans à venir pour notre monde ».

Un avis partagé par l’ensemble des intervenants de l’UNESCO, de l’UGI, du Conseil international des Sciences, du GIEC, de l’Institut océanographique, de la Mairie de Paris, qui ont chacun détaillé les multiples défis à relever pour lesquels les expertises des géographes du monde entier sont attendues. Car la géographie est au cœur des enjeux climatiques, environnementaux, sociétaux et géostratégiques, elle est également au centre de l’élaboration des programmes d’éducation. À l'interface avec l'aménagement, l'environnement, la sociologie, les études sur les risques, la géomatique et bien d'autres domaines encore, les géographes offrent des clés de lecture du monde et de ses évolutions, leurs travaux éclairent les citoyens et notamment les gouvernants, les décideurs ou les diplomates : « Nous avons besoin de vous qui examinez la géographie de manière neutre, factuelle, alors que nous l’abordons sous l’angle politique » a souligné Mme Véronique Roger-Lacan, ambassadrice de France à l’UNESCO qui a évoqué dans son discours deux exemples de rapports de forces de l’UNESCO pour soutenir les géographes dans leurs recherches et enseignements contre la propagande et la désinformation.

Ancrée dans les sciences sociales, la géographie joue un rôle essentiel dans la compréhension et l’amélioration des sociétés. En donnant l’occasion à des collègues de divers horizons de se côtoyer de nouveau et de débattre autour d’approches variées de leur discipline, ce congrès a permis aux diverses branches de la géographie de trouver matière à réflexion théorique et méthodologique, pour apporter leur contribution au monde de demain.

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